Tistet Buisson, roi des tambourinaires

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« Vous êtes un maître, ce qu’il vous faut c’est un public d’élite ayant conscience de votre art » Emile Zola à propos de Tistet Buisson

Philippe-Jacques Buisson , dit Tistet Buisson est né à Draguignan en le 12 novembre 1833.

Violoniste de formation, il  s’est fait un nom parmi les plus habiles « toucheurs » de tambourins du midi, comme rénovateur du vieil instrument national jusque là captif d’une routine villageoise.

Couvert de médailles d’or, acclamé partout, il était devenu l’épouvantail des ainés et il fut mis hors concours à cause de sa supériorité écrasante. Les félibres le sacrèrent roi des tambourinaires.

A Paris, oùil se rendit en 1872, il connut un très vif succès il eut pour auditeurs et admirateurs, les sommités de l’art et de la littérature (Paul Arène, Emile Zola et Théophile Gautier). Le nom de Buisson était en vogue dans tous les salons et dans la presse.

Des difficultés avec son imprésario le conduisirent sans doute à Londres.

Revenu au pays, il y séjourna six ans comme directeur des musiques municipales des Arcs et d’Aups.

L’exposition de 1878 le revit à Paris « vous devez, lui avait demandé Mistral, avoir là, comme roi des tambourinaires une place marquée ».

Mais tous ces succès ne pouvaient lui assurer une carrière suivie.  Le rêve carressé se heurtait à des obstacles, il vécut mal les incessantes démarches de sollicitations imposées par la nécessité

Ses dernières années se passèrent en Provence. Assailli par des déboires, son humeur s’assombrit. il fut frappé d’un mal irrémédiable. Le mirage des soirées parisiennes, qui n’avait pas cessé de l’obséder, resta la dernière et persistante lueur dans l’obscurcissement graduel de ses  idées.

Conduit en avril 1882, à l’asile d’aliénés d Saint Pierre, il y mourut le 12 mai suivant.

(extraits du livre « les rues de Draguignan et leurs demeures historiques » de Frédéric Mireur)

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Des festivals Tistet Buisson sont régulièrement organisés en Provence. Il a notamment composé le tioutiou : onomatopée du rossignol.

Tistet Buisson a inspiré Alphonse Daudet pour créer le personnage de Valmajour dans Numa Roumestan.

Certains Provençaux ont été enthousiastes et ont écrit d’excellentes critiques sur ce livre.

Mais il en est qui ne pardonnent pas à l’auteur d’avoir ridiculisé le tambourinaire Valmajour.

Voici un extrait du bulletin de la société d’études du Var

 . » Pour tous ceux, encore nombreux qui le connurent, Philippe Buisson ne ressemble en rien au grotesque Valmajour de Numa Roumestan. L’artiste rénovateur des méthodes routinières et créateur en son genre, qui atteignit, au dire des connaisseurs, une perfection que nul n’a égalée depuis, mérite mieux que l’immortalité du ridicule. La charge désopilante en soi et d’un irrisistible comique de l’Aristophane du midi ne serait, au surplus, d’après un témoignage autorisé, qu’une petite vengeance — oh ! bien petite !—de l’auteur aigri de L’Arlésienne. »

 

 

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